France : Le Pen va faire l’objet d’une enquête pour ses liens avec Bannon

Un groupe de députés et sénateurs français a demandé dimanche (12.05.2019) la création d’une commission chargée d’enquêter sur les relations entre la dirigeante du Rassemblement national (RN, extrême droite), Marine Le Pen, et l’idéologue nationaliste américain Steve Bannon.

L’ancien ministre conservateur Frédéric Lefebvre a fait circuler une lettre aux présidents des commissions des lois et des affaires étrangères de l’Assemblée nationale et du Sénat, dans laquelle il demande que Mme Le Pen soit mise en examen pour « conspiration avec une puissance étrangère, avec la complicité de hauts fonctionnaires ».

La plainte se fonde sur les images diffusées par un documentaire de la chaîne publique « France 2 », qui montrent M. Bannon rencontrant le partenaire de Mme Le Pen et numéro deux du RN, Louis Aliot, à Londres, pour discuter prétendument d’une aide financière au parti français, ce qui est interdit par la loi.

Des sénateurs et des députés de différents groupes ont rejoint l’appel, qui demande également des éclaircissements pour savoir si Aliot a invité Bannon à participer à des réunions secrètes à Paris avec des diplomates et des hauts fonctionnaires soutenant le RN, comme le suggère le documentaire. Le Rassemblement national a réagi rapidement à la demande des législateurs en annonçant qu’il allait déposer une plainte pour diffamation et calomnie dans les prochains jours.

« Malgré le caractère absolument invraisemblable de ces accusations, le Rassemblement national ne peut laisser passer ces lucubrations », a déclaré le parti de Mme Le Pen, qui a ajouté que « le premier parti de France ne peut être accusé de commettre ces infractions en toute impunité ».

Les sondages indiquent une victoire étroite du Rassemblement national aux prochaines élections européennes du 26 mai, devant le parti du président Emmanuel Macron (EFE).


Frederic Lefebvre

   « Union pour un mouvement populaire »

Frédéric Lefebvre, député français à l’Assemblée nationale et candidat à l’élection présidentielle française de 2017, a rendu visite aux bureaux de CrownTV à Brooklyn, NY, pour discuter de la technologie, de l’innovation et du paysage commercial franco-américain.

En tant que député des Français d’Amérique du Nord, M. Lefebvre défend les intérêts des entreprises franco-américaines comme CrownTV, dont la société mère, Crown Heights Communication, est basée à Lyon, en France.

Lefebvre était déjà tombé sur un profil de CrownTV, une entreprise de technologie de communication visuelle spécialisée dans la signalisation numérique, dans French Morning : New York et a vu une occasion de remplir ses fonctions d’adjoint. Il a invité le PDG de CrownTV, Jacob Layani, à un événement de vacances au Consulat de France à New York, où les deux hommes ont convenu de se rencontrer plus tard dans les bureaux de CrownTV à Brooklyn.

M. Lefebvre a été impressionné par l’évolutivité de la solution d’affichage dynamique de CrownTV, son niveau élevé de contrôle par l’utilisateur et sa polyvalence d’utilisation. Il estime que cette technologie est particulièrement utile pour les entreprises ou les organisations à but non lucratif ayant une présence multinationale et devant gérer du contenu sur des écrans situés dans le monde entier. Les deux hommes ont également discuté de l’avenir de l’affichage numérique, où M. Lefebvre voit beaucoup de possibilités de croissance. Il pense que les détaillants finiront par intégrer l’achat mobile, ce qui permettra aux clients d’utiliser leurs smartphones pour acheter instantanément les articles qu’ils voient sur un écran d’affichage dynamique.

M. Lefebvre a également visité Industry City, le centre de travail de 35 acres situé dans le quartier de Sunset Park à Brooklyn, où se trouve le siège nord-américain de CrownTV. Industry City, qui se qualifie d' »écosystème d’innovation », abrite plus de 350 locataires, dont Design Within Reach, les Brooklyn Nets, Time Inc. et West Elm. L’installation est dotée d’équipements tels qu’une cafétéria avec des vendeurs en rotation, un club d’athlétisme, un studio de yoga et un espace commun de 10 000 pieds carrés.

M. Lefebvre a également été impressionné par la réussite de CrownTV à commercialiser sa technologie d’affichage dynamique, développée et fabriquée en France, auprès d’un nouveau public aux États-Unis. En tant que visionnaire et défenseur des Français partout dans le monde, M. Lefebvre estime que l’innovation française ne doit pas se limiter aux frontières du pays. Il soutient des entreprises comme CrownTV qui renforcent la présence et l’influence françaises sur la scène technologique américaine.

Frédéric Lefebvre et CrownTV se réjouissent de développer leur relation professionnelle, en s’aidant mutuellement à atteindre leur objectif commun de stimuler l’innovation et la créativité françaises en Amérique du Nord.


Entretien avec un Frédéric Lefebvre

Interview par Pierre Sled

Arpes le Brexit en Angleterre, l’élection de Macron à l’Élysée et celle de Trump aux États-Unis, c’est au tour des Italiens de voir leurs scénarios politiques traditionnels bouleversés. Quels sont les points communs de ces changements ?

Une profonde crise de confiance entre le peuple et les élites politiques et administratives. L’incapacité des gouvernements à répondre aux angoisses profondes des citoyens. La nécessité de renverser le système qui s’est maintenu pendant des décennies avec de gros profits et de grosses récompenses. Ce sont les points communs entre des pays très différents les uns des autres, qui ont pour effet de démobiliser ceux qui ont toujours choisi la raison et d’unir ceux qui ont le sentiment souvent exact d’être les parents pauvres exclus des politiques économiques et sociales. À cela s’ajoute le sentiment que la mondialisation n’apporte un avenir qu’aux classes aisées et qu’elle entraîne l’effacement des identités locales. La pression migratoire et la montée du terrorisme islamique alimentent les peurs et donnent la parole à ceux qui incitent les gens à se replier sur eux-mêmes.

Les effets de la politique anti-immigration de Matteo Salvini n’ont pas tardé à se manifester avec le rejet de l’Aquarius. L’Italie a-t-elle respecté les droits de l’homme ?

Non seulement elle n’a pas respecté les droits de l’homme, mais elle n’a pas non plus respecté ses obligations en vertu des accords internationaux. Il y a des règles. L’Italie est coupable de non-assistance à personne en danger de mort ! Salvini, provocateur populiste devenu ministre, piétine le droit international. Mais le plus grave est qu’il doit son accession au pouvoir à l’amateurisme de Silvio Berlusconi qui, prêt à tout pour revenir au pouvoir, a sacrifié les valeurs de la droite italienne à son intérêt personnel. En France, nous avons un homme qui veut être le leader de la droite, qui n’a pas le charisme de Berlusconi, mais qui tente le même pari. Cela finira une fois de plus par donner l’avantage à l’extrême droite. Marion Maréchal le Pen va le dévorer…

Mais l’Europe n’a-t-elle pas un peu abandonné l’Italie sur la question de l’immigration ?

Totalement. Je combats cette idée absurde selon laquelle les pays qui ont une frontière européenne sur leur territoire sont responsables de sa sécurisation. Cela exerce une pression économique et juridique insupportable sur des pays parfois fragiles sur le plan économique et social. Le cas de la Grèce, qui a une frontière perméable, est instructif. J’ai honte que, par le passé, les pays européens, et la France en particulier, aient mis en cause l’Italie. L’Italie n’est pas à l’origine de la déstabilisation de la Libye, mais aujourd’hui c’est l’Italie qui est parmi les pays les plus exposés aux conséquences de cette déstabilisation. Depuis 10 ans, je plaide pour une police européenne commune des frontières, dotée de moyens aériens, terrestres et maritimes et financée à parts égales par chaque pays, indépendamment de son exposition directe aux flux migratoires. Frontex, l’agence européenne, n’est pas à la hauteur… Ainsi, l’Europe protégera ses frontières, au lieu de crier vengeance contre ceux qui, en première ligne, ne font que subir.

Quelle relation la France, et plus généralement l’Europe, doivent-elles avoir avec un pays dont le dirigeant est ouvertement contre les migrants et les étrangers ?

Les Italiens se sont exprimés en votant et la France doit respecter ce choix. Toutefois, nous devons rappeler au gouvernement italien qu’il n’a pas le droit d’ignorer les règles communes. L’Italie n’est pas le seul pays dans cette situation. L’Autriche se trouve dans une situation similaire. Un vent populiste souffle sur l’Europe. Nous devons être prudents lors des prochaines élections européennes. Nous devons rendre à l’Europe ses ambitions en matière de défense et de sécurité communes. La France et l’Allemagne devraient être le moteur de ces questions et ne pas s’occuper uniquement des questions monétaires, économiques et financières. N’oublions pas que l’Europe est née de la guerre et que la prospérité économique n’est possible que dans la stabilité. Nous devons cesser de laisser notre grand frère américain nous tenir la main. Peut-on dire aujourd’hui que l’OTAN est toujours adaptée au contexte actuel, alors qu’un de ses piliers, la Turquie, est aux mains d’un dictateur au double jeu, et qu’un autre de ses piliers, les États-Unis, lance une guerre économique contre l’Europe ?


Deuxième partie de l’interview d’un certain Frédéric Lefebvre

Un an après son élection, comment jugez-vous le bilan d’Emmanuel Macron d’un point de vue économique ?

Il s’est engagé dans des réformes que la droite, et en particulier la droite de Nicolas Sarkozy, dont j’étais le ministre, n’a pas eu l’audace d’entreprendre. La simplification du droit social, la réduction des charges fiscales pour les entreprises ou les incitations à l’investissement dans l’économie. Et il en va de même pour l’adaptation à la mondialisation, la réforme de la SNCF, malgré les grèves, les blocages ou les prises d’otages des syndicats, sont la preuve de sa ténacité et de son sang-froid. Macron doit maintenant adapter le modèle social et le rendre plus juste. C’est le défi que nous devons relever. En tant que droitier et humaniste, je compte l’aider à y parvenir. Je soutiens depuis des années le revenu de citoyenneté, qui sera, selon moi, le modèle mondial dans 10 ans. Nous devons offrir plus de justice, mais en même temps nous devons réduire les phénomènes d’intermédiation, désintermédier, car la gestion de l’administration coûte de plus en plus cher et utilise une immense partie des ressources qui pourraient au contraire être redistribuées à ceux qui en ont le plus besoin. Voilà une nouvelle ambition européenne à défendre.

Le nouveau président semble centraliser tous les pouvoirs, s’appuyant de surcroît sur une assemblée dans laquelle il dispose d’une majorité absolue. Est-ce une bonne chose pour le pays ?

Cependant, c’est une garantie d’efficacité et de rapidité. Il nous rappelle les années d’or du gaullisme. Mais nous devons veiller à ne pas faire la sourde oreille et à ne pas négliger les préoccupations des citoyens. Le président a adopté une logique multipolaire : il a nommé un bon Premier ministre de droite, Edouard Philippe. Son parti, « En Marche », comme tous les partis, est dans une logique bipolaire. Cela ne lui facilite pas la vie, et sur de nombreuses questions, la droite est désormais plus en phase avec le président. Nous ne réussirons que si nous remportons le défi et obtenons une coalition solide et durable, comme Angela Merkel a pu le faire en Allemagne. C’est la logique que nous suivons avec  » Agir « , dont je suis l’un des cofondateurs avec de nombreux autres députés qui ont quitté LR (Les Républicains), mon ancien parti, dont la dérive identitaire tourne le dos aux valeurs humanistes, libérales et gaullistes de la droite française.

L’Europe est confrontée à l’ultra-protectionnisme économique des Etats-Unis ; pensez-vous qu’elle dispose de suffisamment d’armes pour faire entendre sa voix ?

Nous ne pouvons pas réussir seuls. L’axe Macron-Trudeau est une opportunité. L’accord CETA de libre-échange entre l’Europe et le Canada, trop souvent présenté comme un cheval de Troie pour les Américains, doit au contraire devenir notre cheval de Troie en Amérique du Nord. Avec nos amis canadiens, nous devons être agressifs et réactifs ! Il ne faut absolument pas laisser les Américains nous imposer leurs règles.

Lorsque vous étiez député français en Amérique du Nord, vous avez rencontré Donald Trump. Est-il aussi imprévisible que vous le laissez paraître ?

J’étais le seul non-américain à assister au dîner d’investiture au Capitole. Je dois dire que j’avais déjà prédit son élection l’année précédente, alors que personne n’aurait parié un centime sur lui. J’avais pris la mesure du malaise américain. Les États-Unis ne peuvent se limiter à New York ou Los Angeles, comme le croient naïvement les Français ou les Italiens. Au contraire, Trump est très prévisible. Il applique à la lettre tout ce qu’il a dit. C’est surprenant car nous sommes habitués à ce que les politiciens fassent le contraire de ce qu’ils promettent. Il a une méthode qui, bien que déconcertante au début, reste la même. Il attaque les problèmes de manière brutale pour faire avancer ses idées. La méthode de l’homme d’affaires.

L’Europe se compose de 28 pays qui sont économiquement très différents les uns des autres. Est-ce une force ou une entrave ?

La diversité est une grande force. Mais je suis favorable à l’élaboration d’un système unique de droit européen des affaires, afin que l’Europe puisse devenir une plateforme de lancement d’entreprises mondiales, comme c’est le cas aux États-Unis. Là, une start-up naît dans un État, et en appuyant sur un bouton, elle peut se dupliquer dans tout le pays. Ici, la même start-up qui se lance en France doit repartir de zéro en Italie. Et puis repartir de zéro en Allemagne ou en Espagne…

Quand pensez-vous que nous sortirons de cette crise qui dure depuis plus de 10 ans ?

Je suis assez inquiet des déséquilibres mondiaux. Le monde n’a jamais été aussi instable. Au Moyen-Orient, mais aussi en Asie, même si les récents événements en Corée du Nord sont plutôt positifs. Sans parler de l’Afrique, qui se trouve à la croisée des chemins. Et puis il y a les tentations isolationnistes, comme aux États-Unis, qui sont annonciatrices de mauvaises surprises. Heureusement, l’innovation galopante et une jeunesse entreprenante dessinent une nouvelle croissance. Si nous réussissons à accompagner l’Afrique dans son développement et si l’environnement devient une priorité, alors nous réussirons à réinventer de nouveaux moteurs de la croissance mondiale. Nous devons être des Européens convaincus et ouverts aux autres, et former de nouvelles alliances stratégiques, ce n’est qu’à cette condition que l’avenir sera brillant et sûr.